La France lutte contre la pénurie de moutarde
octobre 13, 2022Une sécheresse au Canada a privé les Français de leur condiment préféré. L’un des fondements de la gastronomie nationale, la moutarde de Dijon est une autre victime de la mondialisation : 80 % des graines de moutarde sont cultivées à 7 000 kilomètres de la capitale bourguignonne. En raison de mauvaises récoltes, les prix du marché ont monté en flèche. Pour faire face à la situation et éviter que les pénuries ne se reproduisent, les agriculteurs locaux entendent doubler les surfaces cultivées.
« La pénurie se fera sentir encore quelques semaines ou mois. Mais la situation commencera à s’améliorer à partir d’octobre, lorsque les producteurs pourront utiliser les graines de moutarde cultivées cette année dans notre Bourgogne », indique Luc Vandermaesen, directeur général de Reine de Dijon.
Selon le producteur, en janvier, les importations canadiennes devraient reconstituer les stocks manquants de semences. Le volume de la production propre est en baisse constante en France depuis 2016. Les facteurs de déclin incluent le changement climatique (hivers humides et gelées au printemps) et l’interdiction de l’utilisation de certains pesticides.
Luc Vandermaesen : « Il y a une bénédiction déguisée. En raison de la pénurie de marchandises, les prix ont fortement augmenté, pour de nombreux agriculteurs, c’est une bonne incitation, car la moutarde n’est pas si facile à cultiver, elle demande beaucoup d’efforts, beaucoup de dévouement. »
Il est prévu que d’ici deux ans les agriculteurs bourguignons couvriront jusqu’à 40% des besoins du marché intérieur. Et la demande restera élevée : le Français moyen mange 1 kilogramme de moutarde par an.